
La conférence d’Olivier Blanc, historien vice-président de la société des sciences et lettres, relate l’histoire méconnue de deux jeunes blésois, un frère et une sœur issus d’une famille de chirurgiens de pères en fils les Vallon. Nés à la fin du règne de Louis XV Paul et Annette Vallon étaient instruits et courageux ainsi qu’ils le prouvèrent à partir de 1789. Admirateur d’une Révolution réformiste ils refusèrent d’adhérer aux violences qui marquèrent l’année 1792, première année sanglante annonciatrice de la Terreur. L’un comme l’autre et séparément ils rejoignirent la clandestinité contre révolutionnaire et entrèrent dans les réseaux chouans y risquant à chaque moment leur existence. La vie d’Annette Vallon a déjà été étudiée par MM. Guy Trouillard et Emile Legouis comme par tous ceux qui se sont intéressé au père de sa fille Caroline, le grand poète William Wordsworth. Elle entretint en effet avec le « André Chénier britannique », une liaison passionnelle de quelques mois, à Orléans et Blois, laquelle et marqua leur vie à tous les deux. Séparée de son amant par volonté de se sacrifier pour les ceux qui étaient persécutés sous la Terreur, Annette Vallon eut une attitude héroïque qui lui valut sous la Restauration la plus forte admiration et reconnaissance de tous ceux qu’elle contribua à sauver. Paul son frère, eut un itinéraire chaotique et dramatique dans la chouannerie, sur lequel j’ai pu apporter des éclairages significatifs depuis son implication dans le vrai faux attentat commis à Orléans contre le député Léonard Bourdon, ce qui lui valut une condamnation à mort par contumace, jusqu’à son extraordinaire périple avec Mme de Bonneuil sur les routes de l’émigration, que ce soit en Espagne, en Ecosse ou aux Pays Bas. Avant de finir bourgeoisement comme notaire à Saint-Dyé ayant échappé plusieurs fois à la prison et à la guillotine.
Historien, lauréat du prix Thiers de l’Académie Française, Olivier Blanc s’est surtout intéressé au XVIIIéme siécle et notamment à la Révolution Française et la période napoléonienne. Ses ouvrages à succès sur les lettres d’adieu de condamnés à mort de la Terreur et la biographie d’Olympe de Gouges ne doivent pas cacher son intérêt pour la diplomatie secrète et l’espionnage politique international, conduisant à de nombreuses publications et conférences en France et à l’étranger.Il est actuellement vice-président de la SSLLC et membre correspondant de la Société Archéologique et Historique du Tarn-et-Garonne.

EXCURSION SSLLC le SAMEDI 13 MAI 2023
CHATEAU de VILLEPION à TERMINIERS et MUSÉE de la GUERRE DE 1870 à LOIGNY-la-BATAILLE
La Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher organise le samedi 13 mai 2023 une excursion, sur la journée, qui vous ménera tout d’abord de Blois au Château de Villepion à Terminiers (Eure-et-Loire), batisse du XVIIème siécle que les propriétaires vous feront découvrir.
Après un pique-nique nous rejoindrons le Musée de la Guerre de 1870 à Loigny-la-Bataille. Une conférence sur la guerre de 1870 précédera la visite guidée de l’Église St Lucain, sa crypte et l’ossuaire. Les expositions du musée seront en accés libre et vous aurez la possibilité de parcourir le Chemin de la Mémoire.
Un rafraichissement vous sera offert avant de reprendre le bus vers Blois.
PROGRAMME DÉTAILLÉ :
9h00 : Départ en bus, rue d’Auvergne à Blois (facilités de stationnement)
Trajet 1h15 et café d’accueil à l’arrivée à Terminiers
10h30 : Visite du Château de Villepion
12h15-13h45 : pique-nique individuel en extérieur ou dans une salle du château
Transfert en bus à Loigny-la-Bataille (5 minutes)
14h00 : Visite du Musée de la Guerre de 1870, l’Église, le Chemin de la Mémoire
17h30 : Rafraichissements
Retour à Blois vers 19h00
INSCRIPTIONS :
ADHÉRENT SSLLC 2022-2023 : 30 euros par personne
NON ADHÉRENT : 40 euros par personne
ÉTUDIANT et DEMANDEUR D’EMPLOI : 15 euros par personne
Alors que l’Étiquette de Louis XIV continue de régir la vie à Versailles, Louis XV se retire dès qu’il le peut avec une compagnie choisie à qui il prépare le café, quand Louis XVI se replie dans sa forge sous les toits du château. A leur suite, l’ensemble de l’aristocratie se met à priser les plaisirs d’une vie d’intimité. Dans ce mouvement, Marie-Antoinette joue un rôle exemplaire.
Rapidement lassée des devoirs de sa charge, que l’impératrice Marie-Thérèse ne cesse de lui rappeler, elle goûte de retrouver ses amis en des lieux fermés au reste de la cour : « Ici je ne suis pas la reine, je suis moi ». Aucune de ses devancières n’avait affiché une telle séparation entre la souveraine et la femme. Elle entend vivre en harmonie avec elle-même et ses sentiments. Alors que nul n’ignore ses déboires conjugaux, la reine est vue à Paris au bal de l’Opéra avec le comte d’Artois, à Versailles avec le beau Lauzun, avec le cancanier Besenval, le capricieux Vaudreuil, à Trianon avec le docile Esterhazy, ou le ténébreux Fersen. La cour parle des « Favoris de la reine ». Autour de ce nouveau rôle, les intrigues se nouent et se défont entre les candidats et leurs soutiens.
Emmanuel de Valicourt, ordonné prêtre en 2006, curé du secteur pastoral Blois-Rive-Gauche, chancelier diocésain à Blois depuis 2019, est également juriste et chargé d’enseignement à l’Institut catholique de Paris. En 2016, il obtient le grade de docteur en droit, suite à la validation de sa thèse intitulée « La Société parfaite – catégorie de la modernité, catégorie théologique ».
Passionné par l’histoire de la société française d’Ancien Régime pré-révolutionnaire, il est l’auteur d’une biographie de Charles-Alexandre de Calonne, dernier grand ministre de Louis XVI (Clément Juglar, 11/2015), saluée par la critique. En 2019, il publie son deuxième ouvrage intitulé « Les Favoris de la Reine. Dans l’intimité de Marie-Antoinette » (Taillandier, 5/2019)
Exposé de Thibaud FOURRIER et François PARROT
Chambord n’est peut-être pas connu pour être « le château des dames », cependant, un certain nombre de femmes, illustres ou méconnues, parsèment l’histoire de ce bâtiment dès le début de sa construction et jusqu’au règne du dernier des Valois. Ainsi, l’une d’elles se distingue comme véritable « gardienne du temple », ayant fréquenté Chambord, auquel elle témoignait un attachement certain, à de multiples reprises, sous François Ier, Henri II, François II, Charles IX et Henri III…
Une autre, à l’ombre des échafaudages et des grues, y a trouvé l’amour – ou tout au moins un mari… Une autre encore nous a laissé un témoignage émerveillé de sa visite du donjon tout juste achevé, en 1536…
Elles s’appelaient Anne, Mathurine, Marie ou La Chailloue et toutes nous font revivre la folle aventure de la construction de ce palais inouï où l’on prêchait la croisade, puis de son inachèvement dans un pays ravagé par les guerres de religion.
Les auteurs :
Thibaud Fourrier (docteur en Histoire) et François Parot sont tous les deux chercheurs associés au Centre d’études supérieures de la Renaissance à Tours
Ils sont co-auteurs de nombreux articles scientifiques et chapitres de livres, dans le domaine de l’histoire de l’art, de l’emblématique et de l’évangélisme à la cour de François Ier.
Précédentes interventions à la SSLLC :
• « Qu’est-ce que Chambord ? Étude du décor sculpté et nouvelles interprétations », t. 65, 2010
• « François de Moulins de Rochefort, maître d’école de François Ier », t. 67, 2012
T. Fourrier est par ailleurs spécialiste de l’histoire du protestantisme et de l’horlogerie à Blois :
• « La communauté protestante de Blois au XVIIe siècle : réseaux et influences », t. 68, 2013.